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- Ci-dessus son de la bande promo pour le "Clodo Tour"
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A suivre ...
http://novland.blogspot.com/2009/07/wc3-moderne-musique-1982.html
 

On aimait beaucoup WC3 parce qu’intuitivement on sentait bien que c’était un groupe qui ne tricherait jamais, loin du post-punk rennais à saxophone (la clique raide de Marquis De Sade) loin des chemises rouges et des simulacres stoogiens en ouverture de Talking Heads (les mignons Taxi Girl), loin aussi de la brume anglaise et de ses vagues sombres (Joy Division et tutti quanti...) On aimait beaucoup WC3 parce que c’était un groupe puissant et sincère, drôle et sanglant, qu’il ne ressemblait à rien si ce n’est à lui-même et que, par exemple, son chanteur paraissait davantage préoccupé par ses tripes que par la pâtisserie viennoise ou la grande Europe. On aimait aussi beaucoup et surtout WC3 parce qu’il y avait Janine… Janine pieds nus sur la pochette ratée de leur premier disque réussi, une jeune Juliette Binoche en mieux. Janine et ses claviers qui étaient là, partout, un ciment merveilleux que ces claviers là, Janine le Dave Greenfield du Nord , le Ray Manzarek de St Quentin ( Aisne). On aimait WC3 et puis Janine est morte, suicidée un soir… backstage. On est resté un peu con, on était un peu amoureux d’elle sans même la connaître. Les strates du temps sont passées par-là, posées en fines lamelles, on a oublié Janine et WC3… Jusqu’à ce que …
 
Tiens l’autre jour, je déplaçais une pile de 33 tours et à travers le petit nuage de poussière inévitablement engendré par le déplacement, j’ai vu dépasser un coin de pochette: Moderne Musique par WC3 ! Intrigué, j’ai donc tiré la pochette, je l’ai même extirpé péniblement car elle était quasi collée entre un Greatest Hits de Roy Orbison et le Get Happy du binoclard Declan MacManus. L’opération achevée (l’extraction menée) je me suis alors retrouvé avec un disque en moins dans la pile de 33 tours mais avec entre les mains une pochette que j’ai toujours trouvée très à mon goût bien qu’elle soit plus moche que le gibbeux du coin... Ah ! oui, glissé dans le fourreau de cette pochette moche, il y avait encore un poster… et même, voyez-vous, un disque… un disque que j’avais beaucoup aimé en son temps, le disque de WC3… Estimant la chose possible, tenant 33 centimètres de celluloïd dans une main et mon courage dans l’autre, j’ai alors pris la ferme décision de réécouter tout ça et je me suis dirigé vers mon presque teppaz… Alors ?
 
Alors, il n’y a pas de déception à avoir, c’est toujours aussi bien, puissant et humble… Breakdown : « ce son d’enfer au sourire narquois » ce Bal des Lazes qui vire London Calling ; une merveille rêche, tendue et viscérale. Le reste pareil ou presque : ces claviers constamment judicieux, cette fatale cavalcade ferroviaire : Orient Express, ce spleen adolescent qui ne vire pas au mièvre : Mort et vainqueur, Derniers baisers du vautour … Ecoutez ce disque, il a toujours de la personnalité et il frémit encore. Ecoutez aussi les autres : WC3-1978-1980, une compilation raide-punk sur les débuts punk-raides du groupe, écoutez aussi et surtout La Machine Infernale, un disque très sournois, un son inquiétant comme si le tout tourbillonnait dans un lave-linge noyé par le sang coagulé, un climat problématique et plus lynchien que tous les lapins écorchés en lévitation du monde. Bref un disque intriguant , tellement intriguant qu’il est introuvable… Quoique…
+ + new press

hello@a3dansleswc.com

 

Tendances + - fanzine de Caen -
 
T+ : A 3 dans les WC, un nom pas trop commercial d'après CBS...
 
Jeannine : Je pense qu'au départ, ils ont pensé le contraire car ils nous ont signé.
 
T+ : peux tu expliquer comment ça c'est fait ?
 
Jeannine : c'est très simple, on a envoyé une maquette à toutes les maison de disques, et c'est CBS qui nous a retenus.
 
T+ : au début vous étiez 5, et maintenant vous ètes réduit à 3 ...
 
Jeannine : on avait un autre guitariste qui est parti au bout de trois mois, ensuite on s'est retrouvé à 4 et le batteur s'est cassé juste après Moderne Musique.
 
T+ : chez les mormons ?
 
Jeannine : chez les mormons. Il a eut une révélation !
 
T+ : maintenant en 84, il y a La Machine Infernale ...
 
Jeannine : oui, en fait on a l'esprit assez visionnaire, La Machine Infernale est notre symbole : sexe et mort. Nous on prend le pouvoir par le sexe. La Machine Infernale, c'est aussi notre Line Computer, ce que l'on a vécu. Les autres albums étaient des retranscriptions de ce que l'on pensait, La Machine, elle est la retranscription de ce que l'on vit. Au début les WC racontaient des fantasmes, des histoires non vécues. Par contre La Machine Infernale, c'est plein de choses dont on s'est débarasé. On y a tout mis avec notre sensibilité, avec notre brutalité. Les WC c'est une ambiance, on essaye de transmettre aux gens ce que l'on ressent.
 
T+ : les textes c'est Renaud qui les écrits ?
 
Jeannine : oui, mais c'est vécu au départ, c'est un peu tout le monde qui les créent. En fait, ce n'est pas que son trip.
 
T+ : les gens ici, c'est quoi ?
 
Jeannine : le nord c'est le travail, les zombies, c'est très machines. Quand tu vas chez moi, c'est machine, j'ai vécue toute mon enfance dans une ambiance de machines d'engrenages, de mécaniques. C'est très marrant d'en arriver là, à La Machine Infernale, c'est le hazard. Mais moi, j'ai toujours vécue là-dedans; j'ai des souvenirs d'odeurs, de merde, je ne pouvais pas aller au chiottes après mon père, ça puait trop l'odeur de l'huile, de la mécanique..., ça m'est toujours resté ! (rires)
 
T+ : et la formation du groupe?
 
Jeannine : j'ai rencontré les WC à un concert de Starshooter, enfin, ce sont eux qui se sont rencontrés, moi je n'y été pas ... disons que j'y étais,...en esprit. Après ce concert, on a senti qu'il fallait faire quelque chose, c'était juste après 77, on avait l'impression que c'était simple et marrant, on voulait faire une musique qui nous soit propre. Et il y a eut des reprises, les élucubrations d' Antoine par exemple, ...qu'on avait surnommé les électrocubrations bip-bip. C' était la période punk, il y avait eut cet aspect robotisation/éléctronique/mécanique de la période Kraftwerk, et qui a d'ailleurs disparue. Maintenant c'est tout le contraire, on en revient au côté barbare, complètement terre à terre de la chose. On est passé d'un extrême à l'autre en quelques années. On entend parler de "rock gothique", de "trash rock", ...
 
T+ : dans un article de 80, on parle de vous comme étant un petit groupe punk, le punk vous a-t-il influencé à vos début?
 
Jeannine : ah! nos influences.... c'est difficile à dire, autant influences musicales que littéraires. Regardes Bowie, il évolue constamment, c'est ce qu'il faut, il faut savoir se remettre en question!
 
T+ : quand on compare Poupée BeBop à Gazoline, on sent un changement de son, une évolution...
 
Jeannine : Il y a plusieurs phénomènes explicatifs, on a plus de matériel, on a enregistré dans un studio 24 pistes, on a eut beaucoup plus de moyens, et, on a aussi progressé, on a enfin trouvé un son, notre son.
 
T+ : vous répétez où ?
 
Jeannine : à Paris, au studio Parisien, là ou répète aussi Kas Product, Johnny Thunder, ainsi que les autres groupes qui joueront à Bourges. On passera le 5 avril et on sera filmé par Maneval pour son second Méga-fun.
 
T+ : avec les TV, ça se passe bien?
 
Jeannine : on a fait une vidéo régionnale pour FR3 Amiens sur 2 titres : In Heaven et 2000 sex years from home.
 
T+ : dans In Heaven, on vous entend vous fendre la gueule...
 
Jeannine : oui, ça a un côté très cynique, quand les WC se marre ça devient brutal. En fait, Eric chante très sérieux son truc : In Heaven Everything Is Fine, nous on arrive petit à petit, on se moque de lui, en fait ce n'est pas de lui, mais de ce qu'il chante, de cette naïveté. On pourrait dédier cette chanson à notre ancien batteur...
 
T+ : Jean-Christophe est parti chez les mormons et ensuite il y a eut Abel, maintenant une linn...
 
Jeannine : un computer de batterie ça nous tentait plus, ça n'a rien à voir avec une simple batterie, tu peux apporter un feeling, une personnalisation complètement différente par rapport à un batteur. Et le dernier batteur n'apportait rien à notre musique. Il se contentait de jouer!
 
T+ : Perfect Zebra, ça ne te rappelle pas des souvenirs ?
 
Jeannine : Perfect Zebra, ce sont de sombres petits cons d'anglais chauvinistes!!! On faisait leur première partie au Palace, ils nous ont saboté notre balance, ont arrachés les câbles... Résultat, plein de larsen, on ne s'entendait pas. On ne pouvait pas expliquer ça au public, alors Eric l'a fait comprendre en descendant leur batterie Simmons, on ne pouvait faire que ça!
 
T+ : ensuite, vous avez eut des ennuis...
 
Jeannine : oui, avec la maison de disque et la maison d'édition qui ont dû rembouser sans chercher à comprendre... de toute façon, les maisons de disque ne sont plus dans le coup, quand tu penses qu'un groupe qui sort un 33, ne sort pas de vidéo à côté, c'est une grossière erreur !
 
T+ : 2000 lights years from home, vous n'êtes pas le seul groupe à l'avoir repris cette année?
 
Jeannine : c'est un hazard, comme quoi on est toujours conditionné par quelque chose. On a écouté les Stones, tout leurs albums y sont passés, puis on s'est dit : si on reprenait un de leurs morceaux? Celui là s'intégrait bien avec nos textes. Au départ, il s'appellait 2000 lights years from home, on a un peu changé le nom en l'appelant: 2000 sex years from home. Je ne sais pas comment on pourrait le traduire en fait, ce n'est pas tellement traduisible. T'es à 2000 années sex de chez toi...t'imagine ce que ça peu donner ???...
 
T+ : Renaud donne aussi dans la BD
 
Jeannine : ah oui! Renaud fait des scénarios de BD avec une amie des WC, Valérie, qui fait les dessins, de très beaux dessins d'ailleurs. Cette BD va sortir dans un ou deux mois sous le nom de Herpès,... t'imagine le genre de truc! Ils l'ont vendu à Métal Hurlant.
 
T+ : Renaud a toujours été influencé par la BD dans ses textes...
 
Jeannine : la BD est tellement liée au rock, on a tous une culture de kids, on est jeunes, on est jeunes! (rires). C'est ça qui est bien, et ça n'existé pas avant, la culture est de plus en plus axée sur la jeunesse, regardes la BD à la télé. Au niveau des paroles, ça se ressent énormément.
 
T+ : et toi, tu n'en fait pas?
 
Jeannine : ah non! Je ne sais pas dessiner. A la rigueur faire des textes,...enfin, on verra.
 
T+ : tes parents, comment ont-ils réagis lorsqu'ils ont su que tu faisais du rock ?
 
Jeannine : mes parents n'ont jamais réagis à ce que je faisais. Bon déjà c'est réglé! Ils s'en foutent royalement. J'ai toujours passée plus de temps à leur donner une éducation qu'eux n'en ont passé à m'en donner une!!! Les parents de Renaud, par contre ont très bien réagis. Il a déja deux frères dans le milieu artistique (famille d'artistes). Et puis pour Eric, ses parents s'en foutent aussi. Je n'ai pas de conflits avec mes parents à part l'éternelle question : - mais qu'est-ce que tu vas devenir ?
 
T+ : ton avenir, tu le vois comment?
 
Jeannine : je ne sais pas, je vis le présent de toute façon, je suis optimiste, j'ai envie de faire plein de choses, on n'a pas envie de stagner dans notre musique, l'expression c'est aussi les vidéos, les images. Une bonne chose, on fait ça à plein temps.
 
T+ : tu en vis bien?
 
Jeannine : non, on en vis pas bien, enfin, si, mais pas financièrement, autrement on en vit bien. On est libre, libre de ce que l'on fait.
 
T+ : mais justement, CBS ne vous influence-t-il pas sur le plan musical: Captain Valium qui devient Poupée BeBop?
 
Jeannine : disons que c'est évident qu'ils t'influencent quelque part, parce qu'il faut faire quelque chose de commercial. Mais, faire quelque chose de commercial, ça n'a pas qu'un côté négatif, c'est essayer d'être attentif à ce que demande le public, et de le leur apporter. Nous on a envie de faire ça, mais en apportant en plus une touche personnelle. Tiens, prends la pub, c'est l'optique commerciale pure, mais tu as des choses dans la pub qui sont super! des choses qui expriment plein de trucs. C'est un langage nouveau,...Mais il ne faut pas tomber dans ce que l'on appelle la soupe, car, si ça n'apporte rien, ça n'a pas d'intérêt.
 
T+ : les WC sont ils conscient d'apporter quelque chose au rock?
 
Jeannine : je crois sincèrement qu'on lui apporte quelque chose. Que l'on apporte quelque chose à la vie général, on n'est pas des révolutionnaires, simplement des transgresseurs! On veut séduire les gens...
 
T+ : et vous y arrivez!!! Salut et merci Jeannine.
 
Jeannine : YAK ! YAK!
 
24.03.1984 - Stéphane Dévé - WC3 sera en concert à Rouen en début mai
Un de ces disques qui va du pénible au génial. Une façon d'exprimer le meilleur et le pire. Voyons déjà le pire, comme ça on n'en parle plus. Reprendre "2000 light years from home", c'est s'exposer à explorer le SWING monumental, hénaurme, qui donne sa substance phénoménale et cosmique à l'original des Stones de "Satanic Majesties", qu'on aime tous aussi beaucoup. Un problème de RYTHMIQUE. Celle des WC 3, elle est pesante et violente comme un Killing Joke. Mais ça fonctionne sur les perles Killer. Il y en a. Genre archi speed punk avec des ambiances terribles. Ca il sont forts pour les ambiances. C'est ça leur truc, leur substance à eux. Ca fait passer le charme du chanteur, ses mots bizarres. Et les machines infernales de Jannine assurent toujours une ambiance terrible. D'ailleurs la rythmique au son anglais un peu froid se réchauffe en des envollées salutaires, sur plusieurs titres. En fait, WC 3 souffrent plus d'une image par rapport à l'intensité plus explicite de leur musique. Ils ne sont pas les seuls. Eux au moins font bien ce qu'ils font, leurs oreilles chopent les vibrations en direct de l'Angleterre, qui se trouve juste de l'autre côté de la rivière à Saint-Quentin, dans le Nord, leur patrie. Leur truc est remarquablement moderne et bien foutu. Alors si vous aimez les ambiances, les mots paraphrasés sur fond de chaos subtil, c'est pour vous. Et tirez la chasse d'eau sur leur nom pas vraiment sexy !
 
Bruno Blum - Best -
La Machine Infernale - CBS 25851
 
Vous ne pouvez pas rater la pochette chez votre disquaire favori. Les deux mains rouge sang rassemblées comme pour une offrande, attirent inévitablement l'oeil. Répulsion assurée. Une victime de la machine infernale, pense-t-on au premier coup d'oeil. A tord. Un second regard révèle une boule de matière végétale colorante posée sur des mains faussement sanglantes, et derrière, floues, des jambes peintes. Cérémonie secrète chez les Indiens d'Amazonie.
Au verso , les WC (désormais réellement trois) se fendent la pipe. Avant même d'avoir d'avoir écouté leur second album, ils vous ont eu. Le ton est donné. Violent et ludique, d'une saine perversité. D'un esprit proche de celui d'un film comme "Eraserhead", où l'étrangeté le dispute à la séduction.. Ce n'est certainement pas par hazard qu'on trouve sur "La Machine Infernale" une reprise de "In Heaven""", la chanson de ce film, hantée à souhait et grinçante en diable. L'autre reprise du disque, "2000 Light Years From Home", est tout aussi révélatrice: les Stones (pour le rock) de "There Satanic Majesties Request" (pour la folie). Reprise d'ailleurs aussi personnalisée (cannibalisée) que celle de "Satisfaction" par les Résidents, dans un autre genre.
Parce que les WC ont désormais trouvé un son qui ne ressemble à nul autre, un son sacrément touffu, où aucun instrument finalement n'est prépondérant, même pas les claviers de Jeannine,pourtant drôlement savants, entremêlants lignes de piano swing et simples, orgue presque churchy et synthés crissants. Ils doivent souvent s'éffacer derrière les traits de guitare tendus de Renaud, la basse éléctrocutée d'Eric ou les soubressauts rythmiques de la Linn Drum machine qui n'est pas prise comme une sage mécanique. C'est qu'elle a été programmée par un trio de maniaques, pas par des informatitiens épris de logique, et on n'a jamais entendu ça. Ca peut être elle, la machine infernale. Ou la "Cadillac", la Locomo, autant de monstres prèts à dérailler, symboliques du sexe et de la mort, accouplés avec une rare brutalité qui n'exclut pas cependant la délicatesse, c'est encore ce que véhicule la voix de Renaud, , à l'interieur d'une même phrase, qui peut s'ouvrir dans un cri et s'achever dans un murmure. Pas une belle voix, mais une voix formidablement expressive pour vous faire partager le vertige des extrêmes.
"La Machine Infernale" est un disque singulier, et d'une force à mille lieues du tout-venant. Pas seulement français: en général. Un de ces disques inespérés et, il faut bien le dire, quelque peu magiques qui semblent dépasser jusqu'à leurs créateurs.
 
Rock n' Folk - Thierry Chatain. -avril 84-
presse 1984
WC3, un 33 tours CBS 85856 / Le rock français est un pionnier en matière de décentralisation. Les groupes pullulent en province. Et ils n'ont vraiment rien à envier à ceux de Paris. En voici un, WC 3. Il vient de St-Quentin. Eric, Jeanine et Renaud, son trio de base, sont plein de talent. Et leurs chansons ne peuvent laisser indifférents.
 
Témoignage Chrétien / Semaine 17-23 Janvier 1983.
 



WC3 Gibus (7/1/83)
 
-"Au moins, elle nous fait pas chier", précise Renaud en présentant le nouveau batteur de WC3 : une boite à rythmes. De nouveau trois dans les waters, le groupe est bien plus à l'aise, et, est enfin capable de démentir sur scène les moues sceptiques qu'on avait pris l'habitude de lui réserver. Capable aussi de prouver qu'il est détenteur d'un son (fait assez rare dans le secteur pour qu'on le signale) et d'un joli paquet de bonnes chansons. Le premier, c'est surtout un emploi intelligent des claviers autour desquels sinuent les mélodies,et de leur contraste avec une guitare cinglante en rafales. Les secondes, elles gagnent vraiment à être connues et souvent à être exposées ainsi, plus déchirées encore : "Mort et Vainqueur", "Dernier Baiser du Vautour", "Breakdown". Après un maxi, un tube censuré, un album maîtisé (le tout chaperonné par une très grosse maison de disques), il est simplement dommage que WC3 en soit encore réduit à faire la tournée des sous-sol pour trouver la porte de sortie.
 
F.G - Rock & Folk - n° 194 - mars 83.
 



Samedi 10 Septembre 1983
 
WC3 en studio avec le producteur de Baschung. Sa crinière d'ébène giflé par le vent, Renaud rugissait comme un grand lion blessé. Impitoyablement, les infernaux tam-tams de la Linn rythmaient les soubressauts de son agonie, sur fond d'orgues mortuaires. Pas de quartier, il fallait clouer tout le monde sur place. Ainsi en avait décidé la tribu au nom sauvage d'A trois dans les WC. Depuis trois semaines, Renaud, Eric et Jeannine se sont enfermés dans les studios de CBS avec Michel Olivier, le pproducteur d'Alain Baschung. Alliance contre nature? Certainement pas puisque Olivier et WC3 semblent s'être choisis mutuellement. Ce qu'on appelle les atomes crochus. "Michel Olivier est un type efficace qui travaille rapidement et avec qui nous nous entendons bien" affirme Jeannine que j'ai rencontée mercredi au QG de WC3. J'en ai profité pour jeter une oreille sur la maquette du futur album dont la sortie est prévue fin octobre, sous le titre "Machine Infernale". Effectivement, nos amis n'entendent pas accoucher d'un bébé-monstre, mais bien d'un disque résolument explosif. A la première écoute, ça pète de partout, du genre "comment jouer plus fort qu'un groupe de hard-rock sans être un groupe de hard-rock". A Trois dans les WC a tiré la chasse d'eau sur son vieux trip intello-distant et dégage maintenant un maximum d'énergie plus téllurique que cérébrale. Les boyaux de la tête ont passé le relais à ceux du ventre. Le WC3 nouveau plaira aux kepons, ça sonne comme un Killing Joke qui aurait écouté l'Histoire de la Musique, de 1945 à nos jours. C'est vous dire si ça ne ressemble à rien! Et pourtant c'est du rock. "A force de vouloir pomper tout le monde, on s'est trouvé un style" affirmaient les WC, il y a quelques années. Rien n'est plus vrai aujourd'hui. Avec leurs gueules de rockers malicieux, nos Saint-Quentinois s'apprêtent à croquer à pleines dents le trop sage rock français. Autant dire qu'à côté d'eux, Taxi Girl et Indochine font figure de premiers communiants!
 
-Eric Desdouets - L'Aisne Nouvelle.
 




Gai Pied Hebdo n° 50 du 1 au 7 Janvier 1983
 
Le grand évènement de Fréquence Gaie a été, bien sûr, la Fête de Noël le 17 décembre au Bataclan où 2000 personnes se sont rendues allègrement. Toute la presse gaie était là. Le spectacle, contrairement aux autres fêtes gaies, à commencé par un groupe de rock français au nom prédestiné : WC3 (ou A trois dans les WC) qui a force de rappels, a joué plus d'une heure et à dû s'arrêter, faute de batterie, sous les ovations du public.
Libération - Lundi 4 Juillet 1983. Concert Forum des Halles ..
......Plus grinçants sont apparus A Trois dans les WC, alias WC3, qui ont dû se battre avec une boîte à rythmes sophistiquée mais insufisament chaude et présentant une fâcheuse tendance à acclérer le tempo, un comble. Il en aurait fallu plus pour les brider. Le trio de Saint-Quentin s'est débarrassé de son côté flippé pour se départir de sa hargne, donnant un set réjouissant, nimbé d'humour noir. Avec des compositions et deux reprises vampirisées - un compliment- du "2000 Light Years From Home" des Stones et de "In Heaven", la chanson de "Eraserhead", en cantique déraillant. Bon esprit.
 
Thierry Chatain
 



Après un superbe concert donné à Epinal, rendez-vous est pris avec les 3 membres de WC3 dans un bar bien bruyant de la ville. L'ambiance est assez euphorique, et nos questions s'entrecroisent dans tous les sens, dans les rires et les heurts de verres ...
 
-RNS: Avez-vous déjà fait une tournée internationale, après la sortie de votre L.P ?
-WC3: On a essayé de sortir de France, mais les douaniers ne nous ont pas laissés sortir...
-RNS: Ah, les chiens ! Et pourquoi ne vous appelez-vous plus A 3 dans les WC ?
-WC3: On s'appelle toujours comme ça, mais WC3 se retient plus facilement.
-RNS: Quand les gens entendent ce nom, ils peuvent penser à des choses...
-WC3: Ils ont raison ...
-RNS: Qu'avez-vous sorti comme disques, au fait ?
-WC3: Une auto-production, un maxi-single 5 titres, et un album.
-RNS: Vous considérez-vous encore comme un petit groupe ?
-WC3: Non, mais économiquement, si. C'est notre seul boulot, voyez-vous, le Rock. Par contre, notre roadie/garde du corps gagne plus que nous...
-RNS: Au fait, peut-on savoir vos nom ?
-WC3: Renaud, Jeanine, et Eric.
-RNS: Je sais pourtant compter, j'en ai vu un quatrième. Qui joue de la batterie, si vous n'êtes que 3, hein ?
-WC3: Bon, on te l'avoue. On était quatre (dans les WC), mais on a viré le batteur.
-RNS: Auriez-vous accepté les Rolling Stones en première partie ?
-WC3: Non. On préfère les Stray Cats.
-RNS: Que dites vous des petits groupes qui n'arrivent pas à sortir ?
-WC3: Ils n'ont qu'à se remuer !
-RNS: Ce n'est pas un peu injuste que des groupes plus mauvais que vous soit célèbres et gagnent plus de fric ?
-WC3: Pour l'instant, on ne gagne pas d'argent, mais on rigole bien!
 
-ROCK NON STOP - Août-Septembre 1983
 







presse 1983
 
Stéréoplay n° 29 / octobre 1982
 

Un riff de guitare qui taillade les haut-parleurs, un cri rauque, une rythmique à fond la caisse qui s'ins
alle, un piano inattendu qui colore le son, ça y est, le cérémonial de WC3 commence. Le titre s'appelle "Breakdown" et parle d'un looser, un "conquistador blessé, jamais first-line, jamais best of, driver de blues". Pas mal, non? Et quand les mots sont plaqués sur cette musique cinglante que j'évoquais plus haut, croyez-moi ça fait mal, très mal. Les WC3 font partie de cette petite poignée de groupes qui ont pigé le rock, et qui sont aujourd'hui capables de le réinventer pour en transcender la formule. Et puis, et ce n'est pas un mince hommage en ces tristes temps d'inflation musicale, ils se sont trouvés un nom. A tel point qu'ils peuvent se payer le luxe de changer d'atmosphère à chaque morceau, en conservant toujours ce son de choc, où musique et textes sont si merveilleusement dosés. Ils ont déjà une petite légende derrière eux, les WC3, du temps où ils s'appelaient "A trois dans les WC" et où ont les montrait du doigt dans les rue de Saint-Quentin, leur triste patrie du nord de la France. Sur ce disque, justement, ils reprennent A 3 dans les waters, leur titre fétiche: ce n'est pas le meilleur du disque, mais c'est rigolo. Bien sur, ça ne vaut pas ces rocks comme Mickey tue Minnie,Breakdown,Mort et vainqueur. Ou Orient Express, cette chanson flash qui raconte un assasinat dans le train mythique. Un coup de chapeau aussi aux chansons sentimentales (ne souriez pas, bande d'abrutis, que serait le monde sans l'amour, hein?), la preuve que les WC3 sont des rockers...à visage humain! Ecoutez un peu la tension qui monte dans Lena et la triste beauté de Sally Dance. Aujourd'hui, en France, il y a deux sortes de groupes rock. Ceux qui tentent de redorer leur blason en allant enregistrer avec des stars (Téléphone avec Bob Ezrin, Taxi Girl avec Jean-Jacques Burnel)ou en acceptant de changer leur image (Starshooter), et puis les autres, ceux comme WC3 (et peut-être Kas Product et Jungle à Ferraille)qui construisent leur musique sans comromission, et qui tapent dans le mille. N'hésitez pas, payez-vous le grand frisson avec la "Modern Musique" de WC3.
 


les collections fiches de TELE-POCHE / 27/09/82.
 
Au début, ils s'appelaient "A trois dans les WC". Un pseudonyme que leur maison de disques à jugé peu commercial ... Nos trois musiciens débaptisés - ils sont d'ailleurs quatre, comme les mousquetaires - ont fini par opter pour un patronyme plus pudique : WC3. Venus de Saint-Quentin, ils ont débuté en pleine explosion du punk français. Mais eux préféraient un rock plus accompli, grinçant et contemporain. Après un maxi 45 tours avec 6 chansons, ils ont enregistré un véritable album. "Modern Musique".
-"Nos textes sont des pollaroïds du monde" affirment-ils. Sur un rock virvoltant, vous y découvrirez, entre autres, une peu conformiste histoire de Mickey et Minnie, un morceau dédié à Gary Gilmore, l'écrivain américain condamné à la peine de mort et executé il y a environ vingt ans. Le groupe WC3, c'est Renaud et Jeannine, guitares, claviers et chants, Eric, basse et Jean-Christophe, batterie.
 



J'avais décidé d'être très gentil parce que tout avait très mal commencé. Le rendez-vous repoussé deux fois et juste la veille de la remise de mon papier à Music'Ol, catastrophe: WC3 tourne l'Echo des Bananes. Huit heures pour 3 titres c'est beaucoup, mais enfin à neuf heures du soir ce groupe de Saint-Quentin me fait l'honneur d'une interview. Cool Marlow je me dit, ils n'y sont pour rien, tu vas être tout mignon, les circonstances ne sont pas avec eux, c'est tout. Impatient, plein de question juste un peu acides, je me pointe bien au-delà desheures de bureau, et voilà le travail.
- WC 3, cest qui ?
- D'abord Renaud qui te parle au chant et à la guitare, Jeannine aux claviers, à la guitare et au chant, Eric à la basse et Abel, le nouveau, à la batterie. Abel est "guest" pour le moment, il remplace Jean-Christophe qui s'est barré chez les mormonts, no comment!
- Le mouvement punk à vécu non ?
- On à rien à voir avec le mouvement punk, ils n'ont pas évolué, nous on a travaillé, il nous reste que la "pêche" de cette période là.
- WC 3, c'est de la pure provocation ou ça a une histoire ?
- C'est tout bêtement une opération de marketing, dans un but uniquement commercial. On nous a connu par le nom avant d'avoir entendu notre musique. Au niveaudu grand public, ça peut-être génant, mais c'est moins pire qu'au début puisqu'on s'appelait "A trois dans les WC". Pour nous, c'est un truc qui sonne flash et qui ne fait pas vulgaire.
- Musicalement, quelles sont vos références ?
- On n'est pas sectaire au niveau de ce qu'on écoute, on aime les musiques d'ambiance pas emmerdantes.
- Avez vous des maîtres à jouer ?
- J'ai été baba devant Eric le bassiste (c'est Abel qui parle) pas en tant qu' instrumentiste, mais en tant que "charlot".
- Les gens qui s'occupent de vous, comprennent votre démarche ?
- T'as vu sa gueule ? (Renaud me désigne Patrice Fabien le producteur), il produit aussi Eudeline, c'est pas un "charlot", sa démarche nous branche, elle est un peu chaloupées (rire) ... Et on aime bien les démarche chaloupées.
- Vous considérez-vous comme limité dans le temps ?
- Oui, on se voit pas faire les guignols sur scène à trente ballets. Notre moyenne est de vingt-deux ans à peu près, plus tard on s'occupera de performances artistiques. On aime la création.
- Stars ou clochards ? ( c'est le titre d'un de leur morceaux)
- Pour l'instant, clochards, même si on devient stars on sera toujours clochards. On est de dangereux drogués gauchistes. (C'était dit pour me faire rire, peut-être aviez vous compris ?)
- Que diriez-vous à un vieux groupe qui s'arrête ?
- Bravo !
- Tiens, mais vous êtes quatre, qui attend derrière la porte ?
- Y a pas de porte, seulement une sortie de secours.
- Vous avez été lapidaires, alors je vous demande : avez-vous quelque chose à ajouter ?
Sur ce, Abel le batteur intervient.
- WC 3 c'est l'alliance de la froideur de la machine à la chaleur du Black drummer, bordel de merde!!!
- Vous ne pensez pas faire un peu partie de ce système que vous semblez degeuler ?
- On est des "charlots" dans le sens où on fout rien. On est bien obligé de bosser quand même et c'est chiant.
- Racontez-moi votre histoire, votre enfance malheureuse.
- C'est chiant de parler de ça, sur notre disque on a résumé ce qu'on a à dire sur ce genre de choses.
- A part parlez de vous, qu'est-ce qui vous embête le plus ?
- C'est bien d'être un groupe de rock, mais le seul ennui c'est de jouer devant des gens. A part ça, le reste c'est bien.
 
Music'Ol / 5 novembre 1982 n°35.
 

- "Les "A 3 dans les WC" sont devenus les WC3 (en réalité lire WC3 et prononcer à 3 dans les WC). Leur première réputation, le groupe la doit à ce nom qui reflète bien leur esprit de dérision, nom que la maison de disque a rapidement changé pour le titre technocratique de WC3 comme elle a écarté une chanson jugée trop pornographique mais qu'ils comptent ressortir malgé tout. En attendant, ce nom, qu'ils ont sciement choisi, exprime bien la volonté provocatrice de Renaud, Françoise, Eric et aussi Jean-Christophe, l'ex-batteur, qui a poussé le goût du gag jusqu'à rejoindre une communauté mormone quinze jours après la sortie de leur premier L.P. On trouve dans ce nouveau rock une recherche assez rare dans les paroles et la musique; histoires d'amour et policières, b.d et fantasmes racontés sur un mode imagé de flashes. L'écriture mécanique et heurtée de Renaud s'accorde aux harmonies délicates d'un thème musical généralement apporté par Françoise. Une agressivité raffinée qu "A 3 dans les WC" élabore depuis 1978 à Saint-Quentin. Chacun mène, malgé tout, une vie assez indépendante et possède, à côté de la musique, des centres d'intérêt différents. En plus de la sculpture sur bois et de son boulot, Françoise travaille seules ses claviers, soutenue par une technique classique, malgré tout perceptible; elle régénère agréablement la primitivité rock du groupe. Eric, le bassiste, est passionné de radio-vidéo. Renaud, guitare et chant, écrit les paroles et prépare pour l'hiver une bande dessinée illustrée par Valérie Marichez [Altatou]. Après le départ de Jean-Christophe, véritable drame d'amitié, s'est posé le problème du batteur que le groupe a essayer de resoudre par l'aquisition d'un "Linn-Computer", mais cette merveilleuse machine, aussi complète soit-elle, demeure un engin rigide et, malgré sa sophistication, ne peut remplacer l'originalité d'un être humain. Ils essaient d'abandonner la machine et répètent en ce moment avec un nouveau batteur en espérant qu'il puisse conserver au groupe cet esprit rare d'un rock riche et subtile. "A 3 dans les WC" possède le chic de l'interdit, puisqu'en plus de leur interdiction de séjour en Suisse, ils ont également subi la censure de leur maxi single "Captain Valium" que CBS a envoyé au pilon à cause du nom provoquant de "valium"!!! Qu'importe leur rock demeure une musique évolutive, la voix de Renaud, chaude et grave, porte bien des paroles à l'agessivité poétique qui raconte ce monde d'images et d'envies qui les inspire.
 
GLORIA N° 1 oct/nov 1982
 
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Rock & Folk 1982 Moderne Musique CBS 85856
 
Où il est question d'un album crucial (c'est sûr) pour ceux qui l'ont fait, crucial (peut-être) pour ceux qui voudrait bien s'y attarder.
Où il n'est pas question de se demander si "A trois dans les waters" est un bon slogan publicitaire.
Où il est plus questions d'insanités que de sanitaire. D'évacuer ce manifeste salubre des eaux usées où on pourrait le laisser stagner.
Où il est question d'une nouvelle manière de plaire, récurante et meurtrière.
Où il n'est plus question d'un maxi 6 titres déjà obsolète, dépassé par les événements.
Où il ne sera pas question d'un "premier album promotteur" et blablabla, ni de "pas mal pour un groupe français", etc.
Où il n'est d'ailleurs pas question de "rock français" appellation non controlée par des gens qui sans doute aimeraient bien (la contrôler).
Où il n'est même pas question du jeu courrant et sécurisant des références. La musique des WC3; groupe fier et humble de Saint-Quentin, Aisne (haine,aine, vous trouvez ça drôle?), ne se réfère à rien de précis, à aucune vague sombre en provenance des brouillards d'outre-Manche. Une chance.
Où il est question d'un son sans équivalent, en rupture de ban avec la société des producteurs calfeutrés. Quelque chose de tendu, de vicéral, de mécanique désarticulé. Teinté de claviers juridicieusement employés. Un son d'enfer au sourire narquois. Qui ne veut pas voler plus haut que sa ligne de mire. Ils ont choisi la solution extrème et ils ont bien fait: tranchant.
Où il est question de médium. Dans les Années Soixante-dix, les WC3 auraient peut-être essayé autre chose, du théatre (cruel) ou je ne sais quoi. Dans les Années Quatre-vingts, ils ont choisi le rock et s'y complaisent tellement qu'ils vont jusqu'au bout. Sans regarder autour.
Où il n'est pas question d'intellectualisme "branché" ni de modernisme fait. C'est dit.
Où il est question de choses fortes : "Mickey tue Minnie" (comix horror), "Dernier Vol du Vautour" (cockpit horror), "Orient-Express" (insecte épinglé). Les musiques sont oppressantes pour mieux désamorcer l'horreur. Les frissons glacés fonctionnent et à chaque fois la dérision peut l'emporter.
Où il est question de choses encore plus fortes: "Breakdown" (les Clash furieux de "London Calling" massacrent "Le Bal des Laze" de Polnareff en intro), "Gary Gilmore" (swing mortel). Les WC3 bombent les murs gris en lettres rouges incohérentes et s'enfuient en courant.
Où il n'a pas été question des faux pas ("Sally", "Duchesse") et des maladresses inhérentes à ce genre de démarche intègre.Ni des paroles deuxième mouture de "A Trois dans les WC" (partez à la recherche de la première mouture et effayez votre maman).
Où il est question du premier album de WC3 /A Trois dans les WC, en vente chez votre droguiste habituel (s'il ne l'a pas, partez en chasse plutôt que de la tirer).
 
- François Gorin - Rock & Folk 1982
 

La voix du chanteur grasseye et roule des mécaniques: Renaud balance son feeling comme un bûcheron assène ses coups. A sa voix puissante et expressive répond celle de Jeannine, plus douce. Les paroles manient avec boheur un français souvent teinté de formules anglo-saxonnes. Le rythme est syncopé à souhait, avec de grandes glissades d'orgue: WC3 a bien aimé XTC, semble-t-il, du temps où Barry Andrews s'occupait des claviers. Ben aimé aussi feu Marquis de Sade et Starshooter. Ne leur jetons pas la pierre : c'est un premier album et ils ont bon goût. WC3 est un groupe des années de crise, dira-t-on un jour, mais dont l'appétit de vivre est sans limites (pour preuve les paroles de la chanson "A trois dans les waters"). Quatre enfants grandis découvrent que leurs aînés n'ont pas laissé les lieux dans l'état de propreté souhaité. Notre belle jeunesse a perdu joie et insouciance : WC3 parle du quotidien de milliers de garçons ou filles qui ne trouvent l'espoir qu'en eux-même. - "Il est temps de ne pas être à la mode. Il est temps de ne pas être fasciné par tout ce qui est neuf...Arrêtons d'ironiser sur l'humanisme et sur la tendresse. Osons avouer que le sentiment et l'amour ne sont pas des choses déshonorantes".
 

Tony Valentine - La Semaine de Nice - 22.09.82
 


Les WC3 font partie de cette petite poignée de groupes français qui ont pigé le rock. Non seulement ils se sont trouvé un son, violent et sensuel à la fois, mais ils ont en plus une petite légende derrière eux, ce qui ne gate rien: oui, souvenez-vous de l'époque, pas si lointaine, où ils s'appelaient A trois dans les WC et où ils faisaient scandale partout ou ils passaient... Aujourd'hui, ces rockers de Saint-Quentin se sont assagis, et savent trousser des chansons flashes, comme "Mickey tue Minnie" ou "Orient Express", une sombre histoire d'assassinat. Si vous n'avez pas connu le grand frisson depuis longtemps, essayez donc WC3. Au fait, il parait que leur batteur vient de les quitter pour s'engager chez les mormons ....
 
P.B - Le Matin - 02.09.82
 


Le groupe français du mois : WC3. Leur véritable nom choisi en pleine période punk adolescente, s'écrit : "A trois dans les WC", seulement voilà, Madame CBS, leur compagnie de disque, qui a le sens des convenances, a trouvé que ça faisait vulgaire, alors, elle les a bombardés WC3, ce qui d'ailleurs n'a stictement aucun sens. Les WC3 sont de Saint-Quentin, dans le nord, ils ont vingt ans et, comme les trois mousquetaires, ils sont quatre : trois garçons et une fille. WC3 est un groupe aventureux, attention, ça ne veut pas dire qu'il font dans l'expérimental ramolli,c'est un véritable rock and roll gang qui frappe dur et précis, seulement ils ont travaillé les arrangements, fignolé le son, et réussi à faire passer toutes leurs idées originales sur la cire. "Moderne Musique", leur premier album, propose un son nouveau dans la new-wave française, un raffinement de chaque instant, qui n'empiète jamais sur la vigueur de leurs chansons. Ils s'inspirent de la BD en la détournant : "Mickey tue Minnie", "Dernier Baiser du Vautour" (ambiance Buck Dany), et aussi du sexe, de la guerre, de la vie, et de la mort enfin. Ce groupe encore inconnu ou presque mérite amplement qu'on lui prête l'oreille, il regorge de surprises.
 
Jean-Eric Perrin - Nitro n° 15 - Aout 82.
 


Depuis que CBS s'est intéressé à eux, c'est devenu "WC3" histoire d'être plus discret, et les paroles plutôt crues du morceau du même nom ont été remaniées et vidées consciencieusement de leur caractère pornographique. D'aucuns crieront au scandale et à la récupération. , mais auront sans doute tord, car l'écoute de "Moderne Musique" révèle un groupe qui n'a nul besoin pour séduire de tirer les ficelles trop usées de la provocation. "WC3" et un groupe comme seule la province, quand elle n'est pas à la traine, peut en susciter. Un groupe qui échappe presque complètement à la mode (dans sa musique en tout cas...) sans cesser un seul instant d'être actuel. ("il est temps de ne pas être à la mode. Il est temps de cesse d'être fasciné par tout ce qui est neuf"). On pense parfois à Marquis de Sade, sans doute à cause du peu de références musicales et d'une dimension thêatrale puissante. On ne pense même pas à se formaliser de certaines faiblesses musicales ou d'un son un peu étriqué, quand les morceaux fonctionnent. Les claviers colmatent les brêches et arrondissent les angles avec une impressionnante maîtrise du climat et de la dissonance, et les textes sonnent juste même quand ils s'américanisent. La fascination de WC3 pour les Etats-Unis ne tombe jamais dans les clichés ni dans le snobisme, comme si elle était l'assimilation parfaite d'un héritage culturel qu'on ne peut plus ignorer ou rejeter. On ne saurait donc trop se féliciter de cette nouvelle victoire sur un certain parisiannisme sclérosé. "Arrêtons d'ironiser sur l'humanisme et sur la tendresse. Osons avouer que le sentiment et l'amour ne sont pas des choses déshonorantes." Avec WC3, le vent du nord n'est pas glacé; il est frais.
 
Jean-Michel Dupont - ROCK - n° 56 - Septembre 1982.
 


4 saint-quentinois à 3 dans les W.C. "A trois dans les WC", ça a été vraiment le nom d'un groupe. De Saint-Quentin. Et le groupe se taillait dans la région une certaine réputation. Pas seulement due à l'extravagance de son nom, mais aussi à la qualité incontestable de leurs compositions et de leur interprétation. Pour un groupe amateur, c'était déjà bien au dessus de la moyenne et les "limiers" de la CBS eurent tôt fait de se mettre sur la piste de ce gros gibier. Depuis, nos Saint-Quentinois ont enregistré un mini-album et, tout récement leur premier véritable LP. Et surtout, ils ont changé de nom; oh, pas complétement, mais la transformation d'"A trois dans les WC" en "WC 3" satisfaisait de toute évidence les gardiens des bonnes moeurs de la rue du Château (petite note : à Neuilly, c'est là le siège de la filliale française de la CBS). A trois dans les waters? En réalité, ils sont quatre, trois garçons et une fille. Trois garçons qui tiennent les vocaux (Renaud), la basse (Eric), et la battterie (Jean-Christophe) avec professionnalisme, mais surtout une fille aux claviers et aux choeurs (Jeannine) plutôt jolie et particulièrement douée. A ma connaissance, on peut aujourd'hui la présenter comme la musicienne la meilleur du rock "de chez nous". Son jeu aux claviers comme à la guitare, est tout en nuances et contraste avec la vigueur de l'interprépation de ses camarades. Non pas que WC 3 joue hard. Mais énergiquement, c'est sûr ! Parce que, tout en jouant du rock, la musique qu'ils aiment, nos amis picards ont cherché à se créer un style propre. Le quatuor a puisé dans toutes les influences possibles pour obtenir ce son qui n'est ni des sixties, ni des seventies, ni des eighties, mais d'un peu de tout ça à la fois. On y retrouve des traces de doo-wop et même de rockabilly, de rythm and blues et de blues, de pop britanique comme de west coast music, avec des références constantes à la new wave; c'est plus sensible et moins sophistiqué. Et c'est surtout riche de possibilité. Après la sortie de l'album ces derniers jours dans la série musique moderne chez CBS, on est en droit d'affirmer que Renaud, Jeannine, Eric et Jean-Christophe viennent de poser les fondations de la première musique française vraiment originale des années 80. La Gaumont, qui a choisi WC 3 pour représenter la decennie actuelle dans le film de Jean-Claude Brialy sur le centenaire de la Tour Eiffel, ne s'y est pas trompée. Quand on saura en plus que c'est Berroyer, ancien journaliste à Charlie-Hebdo, remarquable spécialiste en pop et en jazz, et Rémois, de plus, qui a assuré le petit texte au dos de la pochette du LP, on sera définitivement convaincus que toutes les bonnes fées de la musique se sont penchées sur le studio où les quatres parents ont conçu ce merveilleux enfant. Comparaison osée? Peut-être...mais en tout cas, tout à fait adéquate.
 
François Crubellier - L'Union - 1982.
 


High drama in Paris last week when upcoming London band PERFECT ZEBRAS arrived there for a prestigious showcase gig at Le Palace. Knackered after a 16-hour drive from Berlin, they tumbled into the theatre to set up their equipment and do their soundcheck to be confronted by irate local support band WC3.
The frogs apparently throught they sould be headlining and there ensured a furious bout of fingerwagging and Gallic cursing. When they finally stopped laying into the Zebras equipment, the bass guitarist performing a Chainsaw Massacre job on their Simmons electronic drum equipment.
A french roadie dashed on to restrain them, a Zebras roadie dashed on and took out the French roadie, and the two of them fell off stage scattering amps as they fell. When the smoke cleared the Zebras counted up £5.000 worth of damage and severely injured pride as they realised they driven across Europe for a gig they were ultimately unable to play because of a nutty French bass player. Full unexpurgated version next week ....
 
novembre 6, 1982 - Melody Maker
 


une semaine de paris - pariscope n° 767 du 24 novembre 1982
 
L'autre soir on a assisté à un concert de "A trois dans les wc" dit WC3. C'est un groupe français qui vient de pondre un premier album de qualité (CBS). Je ne les avait jamais vus sur scène. Concert au Palace, en première partie du groupe anglais Perfect Zebra (Polydor) qui vient de faire un album plein de qualités aussi. Pour le rock il y a toujours ce problème de son très important. Il faut impérativement faire la balance avant un concert sous peine d'en pâtir. A cause des Anglais et de leur impérialisme en matère de rock, " A trois dans les wc" n'a pas pu faire cette balance. Les Anglais viennent chez les ploucs, ici. Ils ne vont pas s'emmerder avec une première partie. C'est souvent leur attitude. "A trois dans les wc" a donné un concert plein de larsen et autres problèmes de son mais on a pu voir que le groupe rayonnait. Il faut voir "A trois dans les wc". Avec un nom comme ça, on pourrait s'attendre à une sorte de "Au bonheur des dames" des années quatre-vingt. Pas du tout, c'est plutôt un groupe grave. Mais peu importe le genre: c'est à voir, on insiste. A la fin du concert, le bassiste, à l'aide de son instrument, a renversé la batterie, comme ça se fait dans le rock. Mais ça n'a pas plu aux zèbres. Faut dire que c'était la leur. Concert annulé, engueulades, menaces de la partie adverse.Aujourd'hui, "A trois dans les wc" ont des ennuis. Le meilleur moyen de les aider à continuer d'exister est d'acheter leur disque et d'aller les voir ces prochains jours là ou ils pourront jouer. Un peu de bon coeur, m'sieu dames. Vous vous y retrouverez. Vous pensez bien qu'on ne vous enverrait pas faire une bonne action là ou vous risquez de vous ennuyer. On sait choisir les causes de nos militants.
 
Berroyer.
presse 1982
 
Mais que diantre allaient-ils faire à trois dans les WC alors qu'ils posent à quatre sur la photo de couverture (artistiquement éraflée) nous torchant un superbe look lie de vin et que j'en compte cinq au générique de la pochette intérieure?
Sexisme pudique ou manque de papier à en-tête!
Je m'enferme à double tour avec le groupe WC3 dans la partie gauche du cerveau là où l'acoustique est la meilleure car je subbodore un bon cru. Le bouchon de cérumen saute, un défilé de mots costumés en pastilles de chlore décolorent la grisaille. "Poupée Bebop" sautille sur des airs de synthè agitès comme des pantins malins. Qui tire les ficelles, qui touche à touche avec une arrogance Wraiment Convaincante? Les WC sont au complet avec Renaud, Françoise, Eric, Jean Christophe et Ludo, petit groupe de latex qui uppercute des chansons sanglées de vinyle lestement cramponnées à des gimmicks en skaï naturel : / Sexturbine-Paris suicide / néons jap-noir / garçons-trottoirs.
Les textes s'articulent comme ce jeu en vogue chez les Surréalistes appelé "cadavre exquis". Bouts de phrases syncopées qui en disent plus long qu'une diatribe académique. /Tu te fais une femme vison / Juste pour le pognon / Vrai de vrai, les Water Closet, j'ai comme un faible certain pour vos scrabbleries titillantes et cette musique qui tourne autour du pot aux roses, lancinante, répétitive et pétillante de ritournelles modernes.
WC3, cela peut passer pour un code secret, pour une formule chimique anti-gaspi ou les initiales d'une planète musicale récement explorée. La voix mâle doublée de celle de Françoise sur "Betsy" lacère des vérités à placer entre des oreilles batontigeonnées. "What is your price ?" une histoire viol/ente illustrée de voix exangues de sang bleu, trouve son écho visuel du coté des polaroïds de Corinne. Râles gainés de dorures éléctriques, mélodies laiteuses...bad trip...
WC3 sonde les lieux communs, décharge la routine dans un climat d'onirisme ténébreux où l'ironie Wocifère Cruellement au 3° degré au fond du couloir à gauche.
WC3 vis juste, bravo, derrière la nuque, un petit martèlement insidieux qui lézarde la boite cranienne. Je viens avec vous dans les WC.
 
Lou Inglebert / Rock & Stock / juin 81.
 


WC3 au départ, ils s'appelaient "A trois dans les WC". Un nom trompeur qui évoquait un humour hénaurme scato/porno à la Odeurs. En fait, quatre punks insolents de Saint-Quentin, qui ont évolué vers un rock grinçant/dansant/moderne/dérangé à tendance synthétique chaude. La signature avec CBS amène son lot d'embrouilles, le PDG trouve le nom vulgaire, ils se rebaptisent donc WC3, ils enregistrent un maxi-single/demi-album (six chansons/plus de vingt minutes) dont le titre vedette "Captain Valium", accrocheur en diable, heurte les programmateurs de radio. Pas question de parler de valium à la T.S.F. Pas contrariants, ils le modifient en "Poupée BeBop". Un peu cyniques, ils s'expliquent : "On s'en fiche, ce n'est pas notre chanson la plus représentative, mais on sait que c'est à peu près la seule à pouvoir passer en radio, on veut jouer le jeu pour faire passer le reste avec." L'intransigeance pure et dure n'est plus de mise. Miraculeusement, dans ces conditions, l'identité des WC3 émerge malgré tout. En français surtout et en anglais parfois, ils nous bombardent de flashes juxtaposés en faux hazard calculé. "Nos textes sont des polaroïds du monde, de l'environnement terne mais au seul niveau de constat, sans engagement, sans message ! On est un groupe objectif."
 
T.C - Rock & Folk.
 



Concert au Rose Bonbon Vend. 3, à 23 h.
 
WC3; Rien à voir avec Winston Churchill. Ils sont de Saint-Quentin. Presque le nord. Je les avais vus dans un de ces festivals champêtres qu'on s'offre pour éviter de monter à Paris. Ils s'appelaient "A trois dans les WC". Speed et mignons. Mais pas nuls. Un nom abrégé, un quatrième embauché, comme les mousqutaires. Et un maxi 33 tours. 6 titres, pour dire coucou. Bien reçu. Attention, c'est aussi gai que leur bled. L'ennui élevé au rang d'obsession. Mais drôlement bien enveloppé. Presque une trouvaille sonore par morceau. What is the price (en français, contrairement aux apparences), c'est le thème-choc. Les bas fonds de N.Y vus de la Picardie. Ne riez pas. C'est très fortiche. Rouge sang autant que noir. Faites-en donc un hit.
 
R.K.K / Libération / 3 juillet 1981.
Presse sur le "maxi 6 titres" : POUPEE BE_BOP
 
1981
A 3 dans les WC (FLVM 4509) : « Contagion/Chic-choc » ex-punks joviaux de St-Quentin, ils ont chimisé là un novö-cocktail, deux doigts de synthé, une mesure de drumétronome, mixé langoureusement mécanique, je vous le sers en punch dans des gobelets de plastique biodégradable.
Jean-Eric Perrin / Rock et Folk / 04.79
 


A 3 dans les WC : un 45 tours à l’actif de ces « mutants » de Saint-Quentin, un bon produit bien emballé, bien propre, limpide, qui ne manque ni de ressources ni d’imagination ; un groupe à suivre.
x / x.
 


A 3 dans les WC : Contagion (Vinyl Humide Import) C’est Français. Drôle au 345654876 ° degré. . revue belge (?) / 1979 Contagion / Chic-choc trace indélébile sur vinyl humide, c’est carrément A TROIS DANS LES WC .
Télégrammes / 1979 / belgique.
presse 1980
Suite à la diffusion du 45 tours : "Contagion"
 
A 3 dans les WC (FLVM 4509) : « Contagion/Chic-choc » ex-punks joviaux de St-Quentin, ils ont chimisé là un novö-cocktail, deux doigts de synthé, une mesure de drumétronome, mixé langoureusement mécanique, je vous le sers en punch dans des gobelets de plastique biodégradable.
 
Jean-Eric Perrin / Rock et Folk / 04.79
 
A 3 dans les WC : un 45 tours à l’actif de ces « mutants » de Saint-Quentin, un bon produit bien emballé, bien propre, limpide, qui ne manque ni de ressources ni d’imagination ; un groupe à suivre.
 
x/ x / x
 
A 3 dans les WC : Contagion (Vinyl Humide Import) C’est Français. Drôle au 345654876 ° degré. .
 
revue belge / 1979
 
Contagion / Chic-choc trace indélébile sur vinyl humide, c’est carrément A TROIS DANS LES WC .
 
Télégrammes / 1979 / belgique.
presse 1979 sur notre auto-production "Vinyl Humide"
. . . Par contre, " A trois dans les WC ", lui, possède une image. Et une solide.
Un très jeune chanteur, félin, brun et sensuel bardé de cuir, la dégaine agressive, le regard méchant porté par des épaules encore frêles, une attitude scénique ultra-provocatrice.
- " Vous aimez la campagne ? Moi pas, je préfère les usines… "
- En un mot tous les ingrédients nécessaires pour faire une rock-star.
Et sa voix me direz vous ? Une bonne voix, sans plus, mais il faut savoir que le rock entre dans une époque où l'image d'un groupe est aussi, sinon plus, importante que ses possibilités musicales intrinsèques.
A ce niveau " A trois dans le WC " a tout compris.
Cela transparait dans leurs tenues vestimentaires : Gédéon, le batteur fou (mais techniquement excellent) ne quitte jamais son abominable gabardine crème ni ses petites lunettes rondes d'intellectuel de gauche ; la chanteuse-organiste est attifée d'une détestable combinaison de mécanicien.
Musicalement, " A trois dans les WC " a choisi la voie du novo-rock comme dirait l'illustre critique de notre confrère Rock et Folk, Yves Adrien. On sent une forte influence de Devo, des Diodes aussi, mais parfois de Can. Le mélange est étrange, surprenant. Beaucoup d'idées personnelles également, une reprise fantastique des " Elucubrations d'Antoine ",
- " le premier baba " comme l'a annoncé le chanteur.
" A trois dans les WC " n'est pas écologique. Il est provocateur. Il n'est pas sympathique. Ces trois raisons accumulées ont fait hurler de rage les quelques vieux hippies présents dans la foule.
Grâce à " A trois dans les WC ", on s'est rendu compte que l'époque de Woodstock était révolue.
Et tant mieux. " A trois dans les WC " n'est pas au point musicalement car il n'a que deux mois d'existence, mais sa force vient du fait qu'il soit terriblement actuel.
Peut être même un peu trop en avance...
 
R.K.K . Libération (sept 78)
 


DES TROUVAILLES ET DE L'AUDACE ! « A trois dans les WC » partent d'un peu plus loin mais nul doute qu'ils vont faire de gros progrès pour recoller le peloton de tête du rock français. Maintenant que la voie est tracée et sérieusement dégagée, il suffit d'une bonne dose d'inspiration, de textes dévastateurs, d'une musique solide qui passe la rampe, de musiciens qui ne se contentent pas de plaquer des accords, mais qui « jouent » vraiment, et puis un style, quelque chose de novo, je veux dire de nouveau, qui fait qu'on ne confond pas le groupe avec celui qui est passé avant ou après; Il paraît que « A trois dans les WC » c'est tout cela et plus encore, qu'ils sont spontanés et puis sincères ; des enfants de la ville, de la ZUP qui jouent un rock gras et dur, plein de contradictions (« on est à la fois bien dans la ville et révolté contre les agressions qu'elle représente ») ; leur premier simple est à leur image, imparfait mais rempli de trouvailles musicales et d'audaces dans les paroles, bref un bel essai qu'ils ne devraient pas manquer de transformer demain soir au Splendid.
 
Aisne nouvelle / 12.78
 


Les lumières s'éteignent en douceur, « A trois dans les WC », le groupe local qui assure la première partie du spectacle (Starsooter au Splendid a Saint-Quentin / décembre 1978), arrive sur scène. Reno, le guitariste chanteur, est en avant. Gédéon, le batteur, se cale avec flegme derrière ses caisses. Eric, le bassiste, ajuste ses lunettes noires (c'est important l'apparence d'un groupe !!! . Jeannine, l'énigmatique organiste, lance un thème et la ronde musicale enfle dans l'atmosphère à grands coups de tempos binaires. Aujourd'hui, « A trois dans les WC » est plus professionnel. Par rapport à sa prestation brouillonne ( mais énergique) du festival de Lesdins, on se rend compte que la formation a mûri. « A trois dans les WC » a choisi un style qui n’est pas des plus facile : le rock froid, mi-synthétique, mi –« and roll » . On pense souvent à Talking Head, parfois à Devo et lorsque Jeannine quittera son clavier pour chanter, c'est presque le fantôme de Nico et du Velvet Underground que le public a devant les yeux.
 
(Décembre78)
 


Dernièrement, Pogo veille à l'assainissement des ondes radiophoniques, sept jours sur sept, et Vide Ordure (alias Maneval), donne le dernier coup de balai, toutes les nuits sur Europe 1. Rien de neuf de ce coté, sinon les déclarations brèves mais en directe de « A trois dans les WC », un nouveau groupe de la région de Saint-Quentin, dans le nord de la France. Ils sont en fait cinq musiciens à uriner du rock dans une pissotière de province (à noter en passant que les pissotières sont en voie de disparition et par voie de conséquence, devenues des sites protégés) . Mais "A trois dans les WC" c'est des idées et de l'humour qui leur valurent un franc succès au Festival de Lesdins. (?)
presse

hello@a3dansleswc.com

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